Les équipes en horaires décalées voient rarement l’effervescence d’une journée sécurité, alors même qu’elles affrontent des conditions souvent plus exigeantes : fatigue, solitude opérationnelle, activités critiques… bref, les enjeux de la sécurité, elles connaissent.
Alors, comment faire en sorte qu’elles soient actrices de votre safety day ? C’est exactement ce que nous allons explorer ensemble.
Comprendre les contraintes des équipes de nuit pour adapter votre événement prévention
Avant de multiplier les idées, ça vaut le coup de se mettre dans les chaussures de vos collaborateurs. Les équipes de nuit ou en horaires décalées vivent le travail différemment.
Elles doivent gérer :
- une vigilance qui baisse naturellement avec le rythme biologique
- une charge mentale souvent différente (moins de collègues, plus d’autonomie)
- une sensation d’isolement lors des événements internes
- un accès limité aux supports visuels ou aux intervenants qui passent en journée
Quand on part de ça, on comprend vite qu’un safety day organisé à 10h… aura un peu de mal à les toucher.
Voici quelques freins concrets à leur participation :
- venir en dehors de leur poste est difficile (voire impossible)
- les animations sont pensées pour le jour et ne sont pas reproduites la nuit
- les messages ne sont pas diffusés sur les bons canaux
- la communication se perd entre les relèves
Voici un petit récap que nous vous avons préparé avec les freins souvent rencontrés et des solutions possibles.
| Freins identifiés | Impact sur la participation | Solutions possibles |
| Horaires inadaptés | Désengagement total | Créneaux nuit/ateliers express |
| Communication mal ciblée | Informations perdues | SMS, affichage zone nuit |
| Pas d’intervenants | Perception d’injustice | Désignation d’ambassadeurs de nuit |
| Fatigue/rythme | Motivation plus faible | Formats courts et ludiques |
Adapter le format du safety day pour qu’il soit vraiment accessible à tous
Nos quelques conseils pour faire en sorte que les équipes de nuit participent à vos événements prévention :
1. Multiplier les créneaux… mais pas juste en décalé
Ça ne sert pas à grand-chose de proposer une session unique à 14h en espérant que quelqu’un reste après son poste de nuit. Vos collaborateurs peuvent avoir besoin d’un créneau au moment de la prise de poste, d’un autre en fin de nuit ou d’un atelier qui se déplace sur leurs zones de travail, par exemple.
Ça peut ressembler à :
- un mini-stand sécurité à l’entrée des vestiaires
- un animateur ou un manager qui passe en début de poste avec du matériel
- une version “mobile” du safety day, un peu comme un foodtruck de la sécurité
2. Penser des formats courts, souples et faciles à intégrer
Les équipes de nuit n’ont pas toujours l’énergie pour un atelier d’une heure. Ce qui marche mieux :
- 5 minutes chrono avec un message prévention à la clé
- un quiz rapide et efficace
- un atelier express basé sur un cas réel vécu la nuit passée
- un petit défi d’équipe (exemple : “repérez un risque dans votre zone avant 3h du matin”)
Le but n’est pas juste de leur montrer des dangers, mais de créer un moment qui s’insère dans leur rythme sans le bousculer.
3. Rendre votre safety day disponible… mais pas juste en rediffusion
Si vous souhaitez du différé, il faut conserver de l’interaction :
- vidéos courtes avec questions intégrées
- sondages rapides accessibles
- mini-modules accessibles sur smartphone avec un geste à faire (cocher, sélectionner, voter)
Miser sur une communication ciblée et engageante
Pour les équipes de nuit ou en horaires décalées, cela se joue beaucoup sur la communication.
Si nous affichons les visuels à 8h, plus personne ne les voit, mais si nous envoyons un mail à 17h, encore moins.
Une communication sur le bon timing fait déjà la moitié du travail.
Pensez à donner envie à vos collaborateurs avant même que l’événement commence avec, par exemple, une vidéo teaser tournée la nuit, dans leurs conditions de travail.
Les équipes de nuit voient des choses que personne ne voit : zones oubliées, comportements différents, risques invisibles en journée.
Vous pouvez imaginer :
- un “mur des observations” dédié aux situations rencontrées la nuit
- une mise en lumière de leurs bonnes pratiques
- une petite interview d’un opérateur nuit intégrée au safety day
Quand on valorise leur expertise, la participation suit naturellement.
Impliquer les managers de proximité et désigner des ambassadeurs “nuit”
Sans relais humains, la journée sécurité a du mal à atteindre les équipes décalées. Il faut des personnes qui connaissent le terrain, les rythmes et la réalité du poste.
Les managers nuit sont souvent moins sollicités dans les projets internes. Pourtant, ce sont eux qui voient les équipes au quotidien, savent ce qui fonctionne ou non et donc, peuvent adapter l’événement “en direct”.
Pour créer un sentiment d’appartenance chez vos collaborateurs, vous pouvez leur proposer :
- de choisir les thématiques prioritaires pour leurs équipes
- d’identifier des scénarios réels à transformer en mini-ateliers
- de valider les horaires et les formats
Autre point, souvent les travailleurs motivés peuvent devenir les ambassadeurs de votre évènement prévention : ils animent des petits ateliers, transmettent des messages et font le lien avec les équipes de jour.
Le point positif de toute cette organisation : une fois qu’on a mis en place ces ajustements, elle profite à toute l’entreprise. Votre safety day devient alors ce qu’il devrait être. C’est un événement qui parle à tout le monde, peu importe l’heure à laquelle on pointe.