Pour que votre démarche de prévention soit durable, elle doit s’appuyer sur les 3 piliers de la sécurité, définis par l’Icsi (Institut pour une culture de sécurité industrielle) : la fiabilité technique, le système de management de la sécurité, et les facteurs humains et organisationnels.
Et souvent, l’un ne va pas sans l’autre. Nous vous en parlons un peu plus aujourd’hui !
1. Fiabilité technique : l’outil ne doit pas devenir le risque
Le premier pilier, c’est le “matériel”, ce qui est tangible. Un équipement bien conçu, entretenu et contrôlé est une condition nécessaire à la sécurité de vos collaborateurs. Nous l’oublions parfois : une machine défaillante ou un dispositif de protection mal installé est souvent à l’origine d’accidents pouvant être évités.
Si vous négligez ce pilier, les autres (dont nous vous parlons juste après) auront à compenser les défauts et cela coûte souvent cher, en temps, en arrêts, et parfois en victimes.
Ce que ça signifie :
- choisissez des machines certifiées, pensées pour la sécurité et l’ergonomie
- planifiez une maintenance régulièrement, avec des contrôles avant utilisation
- vérifiez les dispositifs de sécurité (gardes, sécurités électriques, capteurs, alertes…)
- remplacez ou réparez la machine dès qu’un défaut est identifié
Une fois que la fiabilité technique est assurée, vous constatez sûrement moins d’incidents mécaniques, moins de pannes, moins de distractions pour les équipes.
2. Système de management de la sécurité : structurer pour ne pas improviser
Avoir du matériel fiable, c’est nécessaire pour assurer la sécurité de vos collaborateurs. Mais sans supervision, sans règles partagées, la sécurité peut malheureusement rester fragile. Le deuxième pilier, c’est le management de la sécurité, notamment les processus, les responsabilités, les indicateurs et les procédures.
Si le management de la sécurité est faible, on assiste souvent à des mauvais comportements : consignes non appliquées, oublis, manque de suivi, mauvaises priorités.
Par exemple, une entreprise pourrait avoir une bonne démarche de prévention sur le papier, mais sans audits réguliers, sans remontée des incidents, sans mesure des indicateurs (taux de fréquence, presque-accidents), cela reste théorique.
Le management de la sécurité, c’est aussi la planification : identifier les risques, mettre à jour le document unique de vos salariés, définir les actions à mettre en place, prévoir des audits internes ou externes. L’analyse d’accidents, quand elle est bien faite, vient enrichir ce système pour l’améliorer.
Actions à mettre en place pour répondre à ce pilier :
- définissez une politique sécurité claire, avec des objectifs mesurables
- clarifiez vos responsabilités (qui fait quoi, qui contrôle quoi)
- instaurez des temps d’audit et de retour d’expérience de tous
- gardez des indicateurs de performance sécurité visibles et partagés
- intégrez la revue sécurité à vos newsletters d’équipe
Ce pilier est le lien de la démarche : il relie le matériel aux comportements, troisième pilier dont nous allons vous parler.
3. Facteurs humains et organisationnels : le pilier déterminant
Le matériel peut être parfait, les processus bien écrits, mais si vos équipes ne sont pas engagées, si la communication est mauvaise, si la fatigue, le stress ou la culture d’entreprise n’est pas au top, l’accident peut tout de même arriver.
Ce pilier englobe des dimensions variées :
- la culture sécurité : est-ce que les équipes “osent” signaler les incidents ou accidents ?
- la charge de travail, la fatigue, la pression des délais
- la communication entre services et entre niveaux hiérarchiques
- la formation, la sensibilisation continue
- la reconnaissance des bonnes pratiques
Voici nos quelques exemples d’actions pour renforcer ce pilier :
- organisez des “cafés sécurité” ou des temps d’échange réguliers
- valorisez les remontées de bons gestes ou d’alertes
- prévoyez des ateliers de sensibilisation et des journées dédiées à cela
- encouragez la participation des équipes dans l’analyse d’incident
- variez les formats (jeux, mises en situation, quiz) pour maintenir l’attention
Une fois que ce pilier est bien animé, vous pourrez observer une vraie culture sécurité dans votre entreprise : les collaborateurs se sentent concernés, les bonnes pratiques sécuritaires deviennent naturelles pour eux, les remontées sont mieux acceptées.
Les trois piliers en interaction : l’équilibre nécessaire
Ces trois piliers sont complémentaires.
Si la technique est négligée, le matériel casse et donc les humains doivent compenser.
Si le management est faible, la technique ne sera pas optimisée et les humains risquent de s’y perdre.
Si les humains ne sont pas engagés, tous les investissements techniques et organisationnels resteront au point de départ.
Pour renforcer votre culture sécurité, votre défi est de faire vivre les trois piliers simultanément, de les surveiller régulièrement et de les faire évoluer ensemble. Contactez-nous si vous avez davantage de questions ou si vous souhaitez organiser un évènement prévention pour répondre à ces piliers ! Nous avons d’ailleurs un article qui vous propose 8 idées d’ateliers sécurité pour le secteur de l’industrie, n’hésitez pas à le consulter !
